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Fuck America, les aveux de Bronsky - Edgar Hilsenrath

Comme un pied de nez à l'Amérique et au consul général qui a refusé d'accueillir sa famille aux États-Unis en 1938, Jakob Bronsky émigré juif à New York, raconte dans ces aveux au titre évocateur Fuck America, la genèse et le succès de son roman Le Branleur. Cette histoire qui n'est autre que celle de l'écriture du premier roman Nuit d'Edgar Hilsenrath, est largement autobiographique : petits boulots, combines et système D, tel est dans les années 1950, le lot de nombreux immigrés européens aux États-Unis. A sa façon, Jakob Bronsky ressemble à ces anti-héros attachants à l'instar de Henry Chinasky, alter ego insoumis du génial Charles Buckowski. Et leur récits aussi drôles et loufoques que provocateurs, laissent à penser que malgré les méchantes désillusions du rêve américain, restent encore quelques irréductibles esprits frondeurs qui rappellent avec une délicieuse ironie que l'identité américaine est incontestablement cousue d'histoires d'immigrés...

Les aveux de Jakob Bronsky, un doigt d'honneur levé vers le pays de la liberté

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ces aveux de Jakob Bronsky qui accusent la politique d'immigration et les conditions d'accueil honteuses des immigrés aux États-Unis, n'ont pas empêché les éditeurs américains de faire connaître en avant-première les œuvres d'Edgar Hilsenrath. Et, cela mérite d'être souligné, les livres du romancier ont attendu des années avant de pouvoir être lus en Allemagne. D'ailleurs, bien que ce soit grâce aux éditeurs américains que ses œuvres aient été portés à la connaissance du grand public, Edgar Hilsenrath - autrement dit Jakob Bronsky si l'on se réfère à Fuck America en particulier - préfèrera malgré tout rentrer en Allemagne "Surtout pour la langue" mais aussi comme il le souligne avec philosophie "Pour voir si les allemands arrivent à changer" (p. 275).

L'écriture d'Edgar Hilsenrath, un style narratif reconnaissable entre tous

De la même façon que pour Le nazi et le barbier, Hilsenrath voue un intérêt certain pour le genre épistolaire. En témoignent les nombreux dialogues et correspondances qui ponctuent le texte. Et si l'auteur opte finalement pour un style narratif plus classique pour dérouler l'intrigue de ses romans, on y retrouve omniprésente une puissance des mots souvent amenées par le style direct des dialogues nombreux et incisifs mais également par un style télégraphique fréquemment signifié dans le corps du texte par des typographies de dépêches journalistiques. En ce sens, le style d'Edgar Hilsenrath est reconnaissable entre tous mais pas seulement : son verbe cru et son humour noir ou décalé (selon les avis) servent des propos acides sur des sujets brûlants qu'on a peu l'habitude d'aborder sous cet angle. Raison de plus pour vous atteler sans attendre à la lecture des livres d'Edgar Hilsenrath, un auteur à découvrir absolument...


Enfin, comme toujours, si vous souhaitez vous procurer ce livre, notez qu'il est disponible sur Amazon via le lien suivant : Fuck America : Les aveux de Bronsky.

  • Titre : Fuck America
  • Sous-titre : Les aveux de Bronsky
  • Titre original : Fuck America, Bronsky Geständnis
  • Auteur : Edgar Hilsenrath
  • Traducteur : Jörg Stickan
  • Éditeur : Points
  • Date de parution : Mars 2010 (traduction française chez Attila)
  • Nombre de pages : 279 p.
  • ISBN : 978-2-7578-1802-2
  • Couverture :  © Henning Wagenbreth

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